Une plante peut-elle survivre si elle n’a pas été arrosée pendant plus de 50 ans ? Evidemment oui, comme en témoigne le jardin en bouteille réalisé en 1960 par le Britannique octogénaire David Latimerque la dernière fois que le président des États-Unis a vu l’arrosoir, c’était Richard Nixon, en 1972. Ce jardin en bouteille – qui est un écosystème dans régime autonome depuis des décennies – il est fermé par un bouchon en plastique, mais il n’est pas à l’abri de l’extérieur. En effet, il absorbe la lumière du soleil et c’est grâce à elle qu’il peut réaliser la photosynthèse, un processus par lequel la lumière du soleil est convertie en énergie nécessaire à sa croissance.
La photosynthèse est également permise par le fait que lorsque des parties de la plante meurent, les bactéries présentes dans le compost au fond de la bouteille utilisent l’oxygène pour décomposer les parties mortes, libérant du dioxyde de carbone, permettant ainsi à ce processus de se poursuivre. De plus, il est vrai qu’il n’est pas arrosé, mais l’eau présente à l’intérieur lui suffit pour avancer: des racines il passe aux feuilles, se condense, retombe sur le compost et retourne aux racines rendant ainsi l’eau disponible en permanence.
Quand le jardin de bouteilles de Latimer est né et comment il l’a créé
Dimanche de Pâques douze ans plus tôt, à 1960Latimer a soigneusement composé ce petit jardin en bouteille, en insérant d’abord du compost au fond puis en insérant quelques graines de Tradescantiapuis il a tout arrosé avec environ un demi-litre d’eau et a fermé la bouteille avec un bouchon en plastique. Pendant douze ans, il ne l’a pas rouvert et la plante a poussé dans un coin de la maison en plein soleil. En 1972, Latimer pensait que l’usine pourrait être un peu secet ainsi il a retiré le bouchon et lui a donné de l’eau (exactement un quart de pinte), mais a ensuite décidé qu’il ne retirerait plus le bouchon jusqu’à ce que cela soit nécessaire. Mais ce moment n’est pas encore arrivé.
Latimer, qui d’ailleurs il n’a jamais taillé la plantele conserve sous les escaliers de sa maison de Cranleigh depuis plus de trente ans, à une température d’environ 13 degrés centigradesparfait pour réduire son besoin de soins et donc lui faire vivre le plus longtemps possible.
Comment le jardin de bouteilles survit-il ?
Commençons par dire que la plante souffre l’influence de la lumière solaire externe (qui, comme nous l’avons évoqué au début, permet la photosynthèse) et un échange d’air modeste à travers le bouchon (le couvercle en plastique qui fait office de bouchon sur la bouteille). De cette manière, la température de l’écosystème interne est équilibrée.
Si après toutes ces années la plante est encore vivante, ce n’est pas seulement pour ces deux raisons, mais aussi parce que recycle ses ressources.
La photosynthèse transforme le dioxyde de carbone en oxygène, ce qui permet à la plante de croître. Lorsque certaines de ses parties pourrissent, il y a un recyclage du carbone et de l’humidité, qui retournent dans l’environnement, et c’est précisément grâce à ces facteurs que la plante dispose de suffisamment d’énergie pour croître. En particulier, l’humidité accumulée dans la bouteille représente une source d’eau qui retourne cycliquement aux racines : la condensation dans la zone supérieure, en effet, retombe périodiquement sur les autres zones de la plante situées en dessous, atteignant le compost et les racines, où elle est absorbée, envoyée vers les feuilles puis reviendra sous forme de condensation.
Il y a aussi un autre détail à ajouter qu’il ne faut pas négliger. La Tradescantia ou la misère de l’herbeun type de plante qui a de petites fleurs banales, se replie (un peu malheureusement) sur elle-même et n’a pas besoin de grandes ressources pour être cultivée (c’est précisément pour cette raison que c’est une mauvaise herbe très difficile à éradiquer dans la nature). Bien qu’elle nécessite très peu d’entretien, les dernières photos disponibles montrent clairement que l’usine Latimer il n’a pas eu de fleurs depuis de nombreuses annéesdonc il n’est certainement pas en aussi bon état qu’il y a quelque temps.
Le pot sera-t-il un jour ouvert ?
Ouvrir le pot pourrait signifier la mort de la plante, et pour cette raison pour l’instant l’option a été écartée. Quand et si l’usine commence à montrer des signes de défaillance grave, cette voie peut être à nouveau envisagée.
Ce qui est sûr, c’est que M. Latimer a déjà un certain âge, et qu’il a déclaré que si ses enfants ne voulaient pas de la plante, à son décès, elle serait donnée à la Société royale d’horticulture.