Le Conseil de l’Union européenne a définitivement adopté la première loi européenne qui vise à améliorer les conditions de travail de plus de 28 millions de personnes qui travaillent sur les plateformes numériques. La directive rendra plus transparente l’utilisation des algorithmes dans la gestion des ressources humaines, en garantissant que les systèmes automatisés soient surveillés par un personnel qualifié et que les travailleurs aient le droit de contester les décisions prises à leur encontre.
Le contexte
En mars, les ministres du Travail de l’UE ont donné leur feu vert à l’élaboration d’une directive proposée par la Commission européenne, visant à améliorer les conditions de travail des conducteurs, des conducteurs ou de toute personne utilisant une application pour offrir un service.
La nouvelle directive avait également pour objectif de lutter contre le phénomène des faux numéros de TVA qui touchait environ 5,5 millions de travailleurs sur un total de 28 millions (données 2022).
La régulation de cette situation avait connu quelques ralentissements en raison des non de la France et de l’Allemagne qui avaient demandé l’abandon des critères communs identifiés par la Commission sur la base desquels il était possible d’établir si un travailleur était salarié ou indépendant. Il existe cinq critères et comprend, par exemple, des limites maximales au montant d’argent que les travailleurs peuvent recevoir, des restrictions à la liberté d’organiser le travail et des règles sur l’apparence ou le comportement. Si au moins deux critères sur les cinq proposés par la Commission étaient respectés, alors la relation de travail pourrait être qualifiée de subordonnée.
Le nouvel accord
Sous la pression de Paris et de Berlin, ces critères fixes ont été laissés de côté, donnant à chaque État le droit de déterminer les siens. Après diverses négociations avec le Parlement, un texte commun a finalement pu être dégagé. La directive introduit une « présomption légale » qui permettra de déterminer le statut d’emploi des travailleurs des plateformes numériques en leur permettant de bénéficier de tous les droits acquis par les autres catégories de travailleurs. Lorsque des éléments émergent qui indiquent un contrôle et une direction de la part de la plateforme, on suppose donc qu’il existe une relation de travail. Ces éléments seront définis par les lois nationales, les conventions collectives et la jurisprudence de l’UE. Les travailleurs ou les autorités nationales peuvent invoquer cette présomption pour justifier une erreur de classification, mais il appartient à la plateforme de démontrer qu’il n’existe pas de relation de travail.
Les prochaines étapes
La directive va maintenant être signée par le Conseil et le Parlement européen et entrera en vigueur après sa publication au Journal officiel de l’UE. Les États membres disposeront alors de deux ans pour intégrer les dispositions de la directive dans leur législation nationale.
Selon Pierre-Yves Dermagne, ministre belge de l’Économie et du Travail et négociateur du Conseil de la directive, « il s’agit du premier acte législatif européen qui réglemente la gestion algorithmique sur le lieu de travail et établit des normes minimales de l’UE pour améliorer les conditions de travail de millions de travailleurs des plateformes. dans toute l’UE. L’accord confirmé aujourd’hui s’appuie sur les efforts des présidences précédentes du Conseil et réaffirme la dimension sociale de l’Union européenne.»