En Ligue, ils sont déjà à couteaux tirés avec Vannacci
La région Toscane, au centre-gauche, était une fatalité. Moins le coup de la Ligue : la Ligue du Nord s’arrête à 4,3%, contre 21,8% il y a cinq ans. Les alliés sourient : Fdi 26%, Forza Italia 6,1%, Noi Moderati 1,1%, le civique du candidat Alessandro Tomasi à 2,3%. La joie des 9,3% obtenus en Calabre s’est déjà évaporée.
Qui était en Toscane pour diriger la campagne électorale ? Lui, le général, réside à Viareggio. Après avoir mis de côté Susanna Ceccardi et Claudio Borghi, jusqu’à hier les plus grands représentants toscans, la ligne du mouvement de Matteo Salvini a été donnée par Roberto Vannacci, déjà désigné comme bouc émissaire de l’échec.
Une campagne mème
Sa campagne n’était qu’une moquerie, un mème, une plaisanterie après l’autre : du poisson au « visage sinistre » jusqu’à l’invitation faite à ses adversaires politiques de se rendre sur la « Piazza della Passera ». Il a également retiré des listes ceux qui étaient déjà là pour faire place aux « siens ». Le général, alors, les bulletins de vote dépouillés, a même réussi à se faire ridiculiser par Elly Schlein (« si c’est l’effet Vannacci, que ça continue »). Et même au sein de son parti, le mécontentement et l’intolérance face à ses débordements insignifiants augmentent.
Vannacci, en revanche, n’a aucun soutien sur lequel compter : les députés et les maires ne le soutiennent pas. C’est pour cela qu’il tente de construire dans une structure parallèle les associations politiques construites ici et là sur le territoire, avec des résultats mitigés.
Il ne pouvait avoir aucun ami parmi les managers. Dans un parti qui croit fermement au militantisme, le dernier arrivé a dépassé tout le monde, arrivant à la nomination du secrétaire fédéral adjoint, poste numéro 2, dépassant des personnalités membres depuis trente ans. Le général reste un extraterrestre dans une Ligue qui continue à travers des provocations de plus en plus mal tolérées.
Zaia devient aussi un cas
Certes, la Toscane était une (ancienne) région rouge qui a toujours récompensé le centre-gauche. Mais il faudrait plus de clarté au sein de la Ligue sur les hiérarchies et l’agenda politique, car le risque de se glisser dans le rôle de troisième pied de table de centre droit est de plus en plus palpable.
Aujourd’hui, le cas Zaia a également explosé : le passage de « figure de référence faisant autorité » à « difficulté à gérer » a été très rapide. Luca Zaia a toujours préféré sa Vénétie aux fonctions gouvernementales. Dans quelques mois, Cortina d’Ampezzo (avec Milan) accueillera les Jeux olympiques auxquels elle travaille depuis une décennie. Les alliés ont joué un sale tour au « doge » : pas de quatrième réélection (ce serait une évidence) au poste de gouverneur, ni de liste à son nom. Pas même le nom de famille sur le symbole de la Ligue du Nord. Rien du tout. Il a préparé les Jeux olympiques, mais il ne les jouera pas. La lutte acharnée entre la Lega et la Fdi pour la présidence (vote fin novembre) a abouti à la candidature d’Alberto Stefani, 32 ans, membre de la Ligue du Nord, une étoile montante.
Lombardie contestée
La promotion du jeune Stefani rampant en Vénétie coûte cher au Carroccio. Le vote aura lieu dans deux ans, en 2027, mais les Frères d’Italie disent déjà les choses clairement : ils exigent le leadership de la Lombardie. En revanche, la région la plus importante a longtemps été dirigée par Forza Italia (Roberto Formigoni), puis par la Ligue du Nord (Roberto Maroni et Attilio Fontana) et ce serait désormais au tour du premier parti de la coalition, celui de Meloni. Le leader du groupe au Sénat, Massimiliano Romeo, insiste et promet de se sacrifier pour la cause : la Lombardie aux Fdi, jamais. Mais on a le sentiment que le berceau du mouvement a été sacrifié pour sauver la Vénétie.
Les ex à la dent venimeuse
A la mi-novembre, se tiendra également à Treviglio (Bergame) le congrès de « Patto per il Nord », le mouvement des anciens membres de la Ligue du Nord, déçus par la transformation du parti en force nationale. Fondée par l’ancien ministre Roberto Castelli et Paolo Grimoldi, elle est une épine dans le pied, plus pour ses déclarations au vitriol dans les journaux que pour le consensus qu’elle a rassemblé. Le « Pacte pour le Nord » tend à rappeler aux électeurs les « origines trahies » de la créature fondée par Umberto Bossi, dont le ministre Salvini est désormais un grand et fier sponsor du pont sur le détroit.
La Ligue est coincée dans une impasse
Le sentiment est que la Ligue résiste dans ses bastions historiques, mais pas grand-chose d’autre. Les idéaux n’existent plus, le parti avance par inertie, grâce à l’engagement des maires, des édiles, des édiles et des secrétaires locaux : beaucoup d’entre eux sont des primo-accédants. Il est difficile de convaincre une personne de centre-droit de s’inscrire et de voter pour la Ligue du Nord et non pour les Frères d’Italie. Salvini a épuisé son dynamisme, il se retrouve sans idées. Vannacci lui a résolu un tour électoral, celui qui compte le moins, les élections européennes, mais cela ne garantit pas de perspectives, car cela tend à pousser un mouvement qui pourrait avoir plus d’espace politique et de chance au centre dans une impasse, à droite.