En Italie, l’inflation ralentit, Urso : « Grâce au chariot tricolore ». Mais les chiffres disent le contraire

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

L’inflation ralentit en Italie, mais augmente à nouveau dans le reste de la zone euro. C’est le tableau qui ressort des estimations publiées aujourd’hui par Eurostat sur l’évolution des prix à la consommation au cours du dernier mois de 2023. En décembre, l’indice s’est établi à 2,9% contre 2,4 en novembre. L’inflation repart donc à la hausse : le chiffre est affecté avant tout par la baisse moins marquée des prix de l’énergie par rapport à celle enregistrée en novembre (la baisse était de 6,7% contre 11,5% le mois précédent), mais aussi par la hausse de l’alimentation, les prix de l’alcool et du tabac ont enregistré une hausse de 6,1% (bien qu’inférieure aux 6,9% de novembre).

La bonne nouvelle est que l’Italie va à contre-courant : selon Eurostat en décembre, l’inflation estimée dans notre pays était de 0,5% contre 3,8% en Allemagne, 3,3% en Espagne et 4,1 en France.

Les données ont été accueillies avec jubilation par le ministre du Commerce et du Made in Italy, Adolfo Urso : « Excellente nouvelle pour les familles italiennes » écrit-il dans X. « L’inflation en Italie est la plus basse d’Europe, un succès complet du chariot tricolore. . Les prophètes de malheur ont tort! ».

Qu’est-ce que le chariot tricolore

Mais est-ce vraiment grâce au « chariot tricolore » ? L’initiative a été lancée par le gouvernement dans le but de réduire les coûts des produits de première nécessité, en signant des accords avec différents supermarchés et chaînes de distribution. La mesure n’est restée en vigueur que trois mois : d’octobre à fin décembre. Le ministre Urso a fait savoir qu' »une fois l’objectif atteint », il ne serait pas nécessaire de prolonger l’initiative, la considérant comme un « pari gagnant ». Cependant, les enquêtes de terrain menées par les journaux et les associations de consommateurs ont révélé une réalité légèrement différente de celle rapportée par l’exécutif. Des produits à prix réduits sont certes apparus dans les rayons, mais débouchant souvent sur des économies très modestes.

La baisse de l’énergie et des carburants pèse sur l’inflation

En tout cas, c’est l’Istat qui certifie que le ralentissement de l’inflation, évident en décembre mais déjà amorcé ces derniers mois, « est principalement affecté par l’apaisement des tensions sur les prix des biens énergétiques », surtout par rapport aux données de 2022. A l’inverse, les prix du secteur alimentaire affichent « une accélération de la croissance annuelle moyenne (+9,8%, contre +8,8% en 2022) » malgré le ralentissement de l’inflation ces derniers mois. Quoi qu’il en soit, les données de l’Istat montrent qu’en décembre les dépenses en matière de logement, d’eau, d’électricité et de carburant ont enregistré -19,3% par rapport à décembre dernier, tandis que celles en produits alimentaires étaient toujours en augmentation (+5,9%).

Indice des prix à la consommation