Une vidéo circule actuellement montrant un ancien barrage romain du Ier siècle après JC protégeant le village de Valence de la tragique inondation qui a dévasté Valence. Almonacide de la Cuba dans la province d’Aragon en Espagne, non loin de la ville de Saragosse. Ici, le mauvais temps produit par l’arrivée d’un DANA (c’est-à-dire une « goutte froide » de basse pression en haute altitude) a provoqué la crue de la rivière. Aguasvivas et une inondation qui en a résulté, mais qui a été partiellement contenue par le barrage romain, qui fait partie d’un groupe de barrages construits par les Romains sur le territoire espagnol, pour limiter les problèmes liés à la disponibilité de l’eau dans les zones d’intérêt qui, au moment de la construction, connaissaient des précipitations faibles – ou en tout cas inégales – au cours de l’année.
Le système structurel du barrage qui a lutté contre les inondations en Espagne
Le barrage a une hauteur de 34 mètres et représente, à ce jour, le plus haut barrage romain encore existant au monde. Du point de vue structurel, elle présente une particularité, car elle est la seule du groupe d’œuvres à avoir subi une reconstruction (celui qui est parvenu plus tard jusqu’à nos jours) qui il différait radicalement de l’œuvre originale. En fait, à l’origine, le barrage était constitué d’une structure de trois arches, tandis que lors de sa reconstruction (nécessaire suite à quelques fractures générées sur les arcs eux-mêmes), il est devenu ce qu’on appelle un barrage-poids.
Que signifie barrage-poids ? Parlons d’un structure équipée d’une géométrie et d’une masse capables de contrecarrer les pressions hydrostatiques de l’eau (c’est-à-dire ceux que l’eau transfère lorsqu’elle reste encore à l’intérieur d’un récipient, pour ainsi dire) qui est situé à l’arrière du parement mural. Essentiellement, un barrage-poids est capable de « transformer » une force horizontale, c’est-à-dire la poussée de l’eaudans une force inclinée à composante verticale prépondérante. Dans ces conditions, la structure ne se renverse ni ne glisse sous la pression de l’eau, mais ramène plutôt son poids et l’effet indirect de la poussée sur le sol de fondation. Disposant d’une grande surface disponible pour répartir ces grandes forces en jeu, la fondation de la structure du barrage garantit facilement l’équilibre de l’ensemble de l’ouvrage et, par conséquent, la capacité du barrage lui-même à stocker une quantité d’eau adaptée.
Géométrie et matériaux du barrage romain
Le parement du mur porteur de la structure voûtée (c’est-à-dire celui du barrage de préintervention) atteint épaisseurs comprises entre 10 et 12 mètres dans la partie centraleintercalant divers types de matériaux de construction typiques de l’ingénierie et de l’architecture romaines, tels queOpus Caementicium (c’est-à-dire un mélange fluide de chaux, de sable et d’eau, éventuellement mélangé à de la pierre concassée) e Opus Incaertum (parement mural réalisé avec des pierres de forme irrégulière et faces apparentes, complétées par du mortier). Lors de la reconstruction gravitaire ultérieure, l’épaisseur du mur porteur a également atteint environ 40 m, en ajoutant la partie la plus extérieure Opus vittatum (parements muraux constitués de bandes de briques entrecoupées de blocs de tuf, le tout horizontalement). alors que le mur d’origine devait également garantir une importante étanchéité hydraulique de l’ouvrage, la partie ajoutée – notamment vers la vallée – avait uniquement pour tâche de renforcer la section structurelle du mur et pouvait donc avoir des caractéristiques d’étanchéité moins bonnes.

Comment le barrage romain a-t-il contrecarré l’inondation d’Almonacid de la Cuba suite à la crue
Simplement, le barrage a repris/continué à remplir sa fonctionou ce pour quoi il a été conçu. La présence d’un mur toujours solideet capable de contenir l’eau provenant de‘élargissement du fleuve en raison des précipitations atmosphériques importantes, a permis d’obtenir une mise en service partielle du barragequi a donc possédé l’eau et la ramenait lentement en aval, évitant ainsi des catastrophes pour les villes environnantes. Dans les vidéos qui circulent en ligne, on peut voir une partie de l’eau qui, de toute façon, s’écoule latéralement à la barrière : dans cette zone, le revêtement mural n’est pas présent sur toute la hauteur, il devient donc un chemin privilégié pour le mouvement de l’eau qui , comme cela se produit lors d’un débordement, tombe vers la vallée, s’écoulant librement, mais avec des quantités limitées par la présence du réservoir produit par le barrage.
Le barrage d’Almonacid de la Cuba : le contexte historique
Avec d’autres barrages construits dans le bassin Èbrele barrage d’Almonacid de la Cuba servait à diverger et à contrôler le débit des eaux dans cette région du centre-est de l’Espagne qui était à l’époque la province d’Hispania Tarraconensis. Avec les barrages La Pared des Moros, Muel Et l’Ermitage de la Virgen del Pilarle barrage d’Almonacid de la Cuba faisait partie du système hydraulique romain visant à rationaliser la consommation d’eau dans une région d’Espagne peu riche en voies navigables. Ces barrages ont été construits à l’époque impériale romaine, entre le Ier et le IIe siècle après J.-C. Le barrage d’Almonacid de la Cuba a été daté plus précisément (grâce au carbone 14 extrait de certains éléments en bois conservés de la structure) de l’époque de l’Empereur. Auguste (31 avant JC – 14 après JC), qui fonda entre autres la ville voisine de Cesaraugustal’actuel Saragosse.
Références
Parra MA et coll. – L’emprise romaine d’Almonacid De La Cuba Y Otros Aprovechamientos Antiguos en el Rio Aguasvivas – 1995
Arenillas M, Castillo JC – Barrages de l’époque romaine en Espagne. Analyse des formes de conception – 2003