Comment est-ce possible et quels sont les plus courants ?

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Selon les estimations, en Italie il y aurait entre 300 000 et 400 000 noms de famille différent, par rapport à une population d’un peu plus de 59 millions de personnes. Dans Chinepuisqu’ils vivent là-bas 1,37 milliard d’individuson pourrait donc s’attendre à quelques millions de patronymes différents. Or, ce n’est pas du tout le cas, bien au contraire : selon le ministère chinois de la Sécurité publique, ils sont à peine 6 150. En particulier, le85% des Chinoiségal à environ 1,2 milliard d’individusje partagerais simplement un des quelque 100 noms de famille et, en entrant encore plus en détail, le 30% environ de la population, soit environ 430 millions de personnes, serait le nom de famille Wang, , Zhang, Liu ou Chen. Alors parlons-en seul 5 noms de famille (le plus répandu) pour près d’un tiers des habitants de la Chine. Pour faire une comparaison hors échelle, dans le États-Unis les noms de famille seraient approximativement 6,3 millions par rapport à une population d’environ 330 millions d’individus. Le raisons c’est pourquoi en Chine il y a si peu de noms de famille, ils sont de nature historique, linguistique, socioculturelle et même technologique.

Pourquoi les Chinois ont-ils si peu de noms de famille ?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles il y a si peu de noms de famille en Chine. Les voici dans la liste :

  • Raisons historiques : au cours de son histoire millénaire, on peut en réalité les retrouver plus loin en Chine 20 mille noms de famille. Il y en a pourtant beaucoup disparu en raison des migrations massives, des troubles politiques et de la guerre. Les noms de famille étaient souvent fluide et modifié selon les circonstances: les dirigeants et les clans les ont adaptés pour souligner leurs origines, les empereurs les ont accordés en signe de faveur, certaines minorités ethniques ont pris des noms chinois pour s’intégrer dans la société ou y ont été contraintes. Même des choix individuels, comme la simplification de caractères complexes ou la recherche d’un nom de famille plus chanceux, ont influencé cette évolution continue.
  • Des raisons « mathématiques »: la réduction progressive des noms dépend alors d’un effet mathématique, appelé Procès Galton-Watsonqui se produit naturellement dans sociétés patrilinéaires: plus le temps passe (pour la Chine on parle déjà de milliers d’années) et plus, petit à petit, les femmes prennent le nom de leurs maris (perdant le leur), plus le nombre de noms diminue de génération en génération.
  • Raisons socioculturelles : en interne, la Chine est très moins de diversité ethnique par rapport à un pays comme les États-Unis d’Amérique (ou bien d’autres), né de l’immigration de personnes venues de toute la planète.
  • Raisons linguistiques : alors qu’il est très simple de créer un nouveau nom de famille à partir d’un nom de famille occidental (Damato, par exemple, pourrait facilement devenir D’Amato, Damati, Amato également en raison de simples erreurs de communication ou de frappe à l’état civil), le Caractères chinois ils ont une forme et une signification précises et ne peuvent être modifiés simplement en ajoutant un trait par erreur.
  • Raisons technologiques : le récent numérisation du bureau d’état civil chinoisassociée à l’existence de nombreux dialectes (dont notamment le mandarin, langue officielle) et à la complexité des idéogrammes, a conduit les autorités chinoises à devoir sélectionner un nombre énorme, mais toujours limité, de caractères utilisables numériquement (on parle de dizaines de milliers de caractères comparés cependant à des centaines de milliers de variantes). Cela a déterminé la nécessité d’éliminer/transformer tous les mots contenant des caractères rares et non sélectionnés lors du processus de numérisation. L’administration a donc dû demander expressément des 60 millions de citoyens chinois (l’équivalent, à peu près, de la population italienne), qui portaient des noms beaucoup moins courants que d’autres et avec des caractères rares, pour choisir l’un des plus courants et l’assumer, en abandonnant le leur.