Bruxelles imite Rome : les centres italiens pour migrants en Albanie, une « solution innovante »

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

L’accord sur les migrants entre l’Italie et l’Albanie pourrait devenir un modèle pour l’Europe. La Commission européenne a en effet écrit une lettre aux chefs d’État et de gouvernement des 27 pays membres en vue du sommet de Bruxelles de cette semaine. Dans la lettre, la présidente Ursula von der Leyen invite les dirigeants du bloc à évaluer l’ouverture de centres d’expulsion dans des pays tiers où les migrants irréguliers peuvent être transférés. Un peu comme le font Rome et Tirana, au milieu de mille controverses et de doutes sur le rapport entre coûts et résultats.

la lettre de von der Leyen

Dans sa lettre, von der Leyen cite cet accord, arguant qu’il serait possible de « tirer des leçons pratiques » du modèle italien. La présidente a également expliqué qu’elle préparait une réforme des règles en matière de rapatriement, l’une des questions non résolues du récent Pacte sur les migrations lancé à Bruxelles.

Le président de la Commission salue ainsi les demandes d’un large groupe de pays partenaires, mené par le Danemark, qui avaient exhorté à l’exploration de « solutions innovantes » pour lutter contre l’immigration irrégulière. Le principal obstacle aux centres d’accueil hors UE est de trouver des pays disposés à suivre l’exemple de l’Albanie. Certains gouvernements du bloc demandent à faire pression sur les pays des Balkans candidats à l’adhésion à l’UE (comme Tirana). Pour ces Etats, un éventuel accord pourrait conduire à une sorte de « do ut des » : aujourd’hui vous prenez les migrants, demain nous accélérons votre entrée dans l’UE.