« A Gaza, 10 enfants par jour perdent l’usage de leurs jambes depuis le début du conflit »

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

En moyenne, plus de 10 enfants par jour ont perdu une ou les deux jambes à Gaza au cours des trois derniers mois. C’est ce que rapporte Save the Children, qui s’appuie sur les données de l’Unicef. En effet, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, plus de 1 000 enfants ont été amputés d’une ou des deux jambes depuis le début du conflit le 7 octobre 2023.

Beaucoup de ces opérations – rappelle Save The Children – ont été réalisées sans anesthésie, en raison de la paralysie du système de santé dans la bande de Gaza causée par le conflit et de la grave pénurie de médecins, d’infirmières et de matériel médical comme des anesthésiques et des antibiotiques.

Et la crise humanitaire s’aggrave. Aujourd’hui encore, les volontaires du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) soignent les personnes blessées par les attaques israéliennes à l’aide de lampes de poche en raison des pénuries de carburant et d’électricité dans les établissements médicaux. Dans une vidéo publiée aujourd’hui sur

« Malgré la panne de courant, nos volontaires continuent de travailler au point médical du PRCS à Jabalia, au nord de Gaza, pour sauver la vie des patients et des blessés, en raison de la pénurie de fournitures médicales et de médicaments », peut-on lire dans le message.

Selon les estimations palestiniennes, plus de 22 000 Israéliens ont été tués depuis le début du conflit et plus de 58 000 blessés. Ces dernières 24 heures, toujours selon les mêmes sources, les victimes dans la bande seraient au nombre de 124. Parmi eux figurent également deux journalistes : Moustafa Thuraya, vidéaste qui collabore avec l’agence AFP (la France Presse) depuis 2019 et Hamza Wael. Dahdouh, journaliste d’Al-Jazeera et fils du correspondant de la chaîne qatarie Wael al-Dahdouh. A ce jour, 109 journalistes ont été tués depuis le début du conflit, un nombre malheureusement sans précédent.

Le voyage de Blinken et la petite fille de 4 ans décédée en Cisjordanie

Et le sang coule non seulement dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie. Ici, la police israélienne a reconnu avoir tué par erreur une petite Palestinienne de quatre ans alors qu’elle tentait de neutraliser une attaque terroriste menée avec une voiture qui s’est écrasée contre un poste de contrôle. Selon ce qui a été reconstitué, le véhicule avec à son bord un homme et une femme a accéléré près du poste de contrôle de la ville de Biddu, blessant légèrement un jeune agent de la police des frontières.

La police a immédiatement ouvert le feu, tuant les deux occupants de la voiture, mais les tirs ont également touché la voiture qui circulait derrière celle des terroristes présumés. À l’intérieur se trouvait une fillette de quatre ans, grièvement blessée. La petite fille a été déclarée morte à l’arrivée des secours.

Sur le plan diplomatique, les États-Unis tentent quant à eux de ralentir l’escalade avec la mission du secrétaire d’État Anthony Blinken, qui a toutefois reconnu que la situation à Gaza « est désastreuse ». La mission diplomatique de Blinken est partie de Turquie et se rendra dans divers États du Moyen-Orient pour tenter de revigorer l’initiative diplomatique et d’éviter une escalade du conflit dans la région.

Lors de sa rencontre à Amman avec le roi Abdallah II de Jordanie, le secrétaire d’État Antony Blinken « a souligné l’opposition des États-Unis au déplacement forcé des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza et la nécessité cruciale de protéger les civils palestiniens de Cisjordanie contre la violence extrémiste des colons ». . Aujourd’hui, dimanche 7 janvier, en fin d’après-midi, le secrétaire d’État américain est attendu au Qatar.