Six frères : le film avec Scamarcio est une belle histoire de famille élargie, sans rhétorique
En salles à partir du jeudi 1er mai, produit par Greenlandia, « Six Brothers » est le nouveau film de Simone Godano, qui explore les relations complexes entre les membres d'une famille élargie et déchirée. Le réalisateur a réuni autour de lui un large casting d'excellents acteurs. De Gioele Dix, qui incarne le chef de famille méchant et absent Manfredi Alicante, aux six frères protagonistes, interprétés par Riccardo Scamarcio (Marco), Adriano Giannini (Guido), Gabriel Montesi (Leonardo), Valentina Bellè (Luisa), Claire Romaine (Gaelle), Mati Galey (Mattia). Sont également présents dans le film : Linda Caridi (Giorgia, la femme de Marco et ex de Leo), Judith El Zein, Imma Villa, Antonella Ponziani (les mères de cinq des six frères).
Six Frères : l'intrigue
Lorsque Manfredi Alicante, 70 ans, atteint d'une maladie en phase terminale, décide d'écourter les formalités administratives et d'en finir, ses quatre enfants de sang et un enfant adopté se retrouvent après des années de distances, de disputes, de récriminations ou d'indifférence mutuelle, faire face aux tâches qui suivent la mort de leur parent commun (car ils sont les enfants de trois mères différentes), commencer un héritage qui est un coup final du père, un fauteur de troubles impénitent, qui laisse à ses descendants une curieuse entreprise pleine de dettes et aussi une sœur inconnue (fille d'une quatrième femme). Tous les six se retrouvent autour de la table d'une étude de notaire pour écouter les dernières volontés de Manfredi. Dans la semaine qui suit, les six frères-couteaux seront contraints à la cohabitation forcée dans la maison bordelaise où vivait leur père avec sa dernière compagne et dernier enfant. Ils devront alors affronter, chacun à leur manière, le deuil et tout ce qu'il entraîne, à commencer par de nombreuses prises de conscience nécessaires mais longtemps repoussées. Entre discussions, confrontations et bagarres, verbales ou autres.
Six Brothers : un casting génial et de bonnes idées, mais pas complètement développés
Le premier et plus grand mérite du film de Simone Godano est celui de raconter une histoire crédible, loin du familisme irréel qui remplit encore l'imaginaire collectif, notamment en Italie.
Une partie du sens du film est, pour éviter tout malentendu, énoncé au début, dans une phrase prononcée par la voix off du père décédé (Gioele Dix), à savoir : « Maintenant que le « méchant » est mort, Celui à qui vous avez donné C'est à vous de blâmer votre malheur, chers enfants. » Le « méchant » est un homme qui a assumé l’entière responsabilité de sa propre vie (mais qui se sent libre de la vie des autres, y compris de ses enfants) et aussi de sa propre mort.
Il laisse derrière lui cinq enfants de sang et un adopté, nés de quatre femmes différentes, qui dans certains cas ne se connaissent pas ou se détestent cordialement, ou encore restent divisés par de vieilles rouilles et des blessures incurables. Lorsque leur père décide de mourir, les six sont obligés de vivre ensemble pendant une semaine entière pour essayer de se sortir du dernier problème que leur a légué leur parent imprudent et, à cette époque, ils sont également obligés de se débrouiller seuls, avec le bouc émissaire qui leur a toujours permis d’éviter de regarder honnêtement leurs erreurs et, pour faire court, ils se retrouvent à devoir grandir.
Le film suit les mouvements émotionnels des nombreux personnages dans un équilibre d'espaces qui en fait une véritable œuvre chorale et qui parvient à représenter les six protagonistes avec suffisamment de profondeur, également grâce à une distribution particulièrement adaptée.
L'autre idée du film, également énoncée dans les réflexions initiales du père, n'est cependant pas assez développée et n'est reprise par les cheveux que dans les réflexions finales (toujours issues de la voix off de Gioele Dix).
Même dans la famille, qui n'est rien d'autre qu'une petite société, chaque membre se voit attribuer un rôle par les autres, et souvent on s'installe pour donner vie à ce masque assigné, même s'il ne correspond pas à sa véritable nature, dans un jeu de commodité pour tous : l'enfant timide, l'téméraire, l'enfant fiable, le sage qui travaille à guérir les conflits entre les autres, etc. Alors que la coexistence forcée se poursuit, on pourrait s'attendre à ce que ces masques tombent sous les coups du courage de se faire connaître, par ses proches, pour qui on est vraiment. Au contraire, cette part de réflexion au cours du film n'est que très timidement évoquée dans certains passages et est malheureusement alors complètement perdue. Péché.
Note : 7