Reprenons la vie: Claudio Lolli, le 1er mai et la mémoire qui reste
Cinquante ans se sont écoulés depuis le 1er mai 1975. Ce jour-là, Claudio Lolli, l’un des auteurs-compositeurs italiens les plus profonds et lucides, a perdu son père. Mais ce jour-là, un événement destiné à changer l’histoire du monde s’est également produit: les États-Unis se sont retirés du Vietnam. La nouvelle a également vécu un énorme écho en Italie, où les années de plomb ont été vécues: une période difficile, marquée par la violence politique, mais aussi par une vitalité sociale, culturelle et créative intense.
Je soient soixante-dix et lolli, poète de ce
Le 1er mai 2025, le festival de travail est toujours célébré, y compris les concerts, les rassemblements et les événements. Mais beaucoup de choses ont changé. En 1975, l’Italie a traversé une grave crise économique et énergétique, les salaires étaient faibles, les décès au travail beaucoup plus nombreux aujourd’hui et les tensions politiques se sont déversées quotidiennement dans les carrés. Pourtant, il y avait un sentiment de cohésion sociale: les syndicats étaient les protagonistes, les luttes des travailleurs secouent la société, et les jeunes – pas encore absorbés par l’individualisme néolibéral – manifesté, occupé, construit. Ils n’étaient pas seulement des «extrémistes», car aujourd’hui, il y a une tendance à simplifier: ils étaient aussi des poètes, des theates, des militants d’utopie concrets. Claudio Lolli était l’un d’eux. « Singer-Song auteur », a-t-on dit alors, mais c’est un label trop étroit. Lolli était un poète qui a parlé du présent, narrateur de l’aliénation de l’Italie économique post-boom, mais aussi des espoirs et des ombres de sa génération. Dans ses textes, la politique et l’expérience personnelle se mélangent, sans rhétorique, avec une profondeur rare et toujours très actuelle.
En 1976, j’ai également vu Happy Gypsies, un record fondamental de la musique italienne. L’album est une suite continue, entre les chansons d’auteur et le jazz, qui traite des questions sociales, politiques et existentielles. On parle également de travail, mais pas avec le regard de l’Union: c’est une réflexion sur la liberté, le temps, sur l’utopie possible pour surmonter les « huit heures ». Un travail collectif et personnel, qui parle de nous encore aujourd’hui.
1er mai de la célébration: une journée privée et collective
Parmi les chansons les plus importantes, il y a le 1er mai de la célébration. Ce n’est pas un hymne du festival de travail, mais une chanson qui raconte une coïncidence tragique et symbolique: le 1er mai 1975, Lolli perd son père, tout comme la fin de la guerre au Vietnam est célébrée partout dans le monde. Une joie collective qui se heurte à un deuil personnel. La confusion entre le public et le privé devient une matière poétique: « Quelle saveur de mort aujourd’hui du Viet-Nam / mais peut-être que c’est mon père, je confonds ».
Lolli lui-même, lors du concert du 1er mai 2010, a expliqué que la chanson était née de cette double émotion, de ce court-circuit entre la place festive et la douleur intime. C’est une invitation à se rappeler que derrière chaque célébration collective, il y a des vies, des histoires, des blessures. Le 1er mai, alors, cela peut être une fête pour quelqu’un, pour d’autres une journée de mémoire ou de mélancolie. La chanson nous rappelle que l’histoire traverse les biographies, et vice versa.
Reprenons la terre, la lune et l’abondance
Ensuite, il y a un autre moment puissant dans cet album: la deuxième partie de la suite qui la ferme. Lolli prend les paroles de la Cantata del Fantoccio Lusitano, un texte du dramaturge allemand Peter Weiss, qui a dénoncé le colonialisme portugais en Angola et les projecteurs. Ces phrases, initialement prononcées par les colonisateurs, deviennent un manifeste des opprimés, du dernier, des « gitans heureux » dans ses mains. Comme l’explique Marco Rovelli dans le livre, nous sommes celle qui rend la terre riche. Roman de Claudio Lolli et ses mondes, Lolli renvoie la dignité poétique et la force politique au marginalisé. Chanter:
« C’est nous qui rendons la Terre riche / nous qui endurent la maladie du sommeil et le paludisme / nous envoyons au coton, au riz et à la récolte de blé / nous plantons le maïs sur tout le plateau … »
Et il conclut:
« Reprenons-le dans votre main, reprenons-le entièrement / prenons la vie, la terre, la lune et l’abondance. »
Cinquante ans plus tard: la mémoire et la voix de Lolli
Cinquante ans plus tard, de nombreux problèmes critiques se sont tournés sans disparaître. Salari stagne, le chômage des jeunes reste endémique, les contrats sont de plus en plus précaires et fragmentaires. Les décès au travail ont réduit de moitié, mais non arrêtés. Les anciennes chaînes d’assemblage ont cédé la place à de nouvelles formes d’exploitation: rapide, numérique, invisible, algorithmique. Mais ce qui est le plus frappant, c’est l’érosion de la conscience collective: les syndicats ont du mal à représenter, les mouvements des jeunes semblent disparus, la lutte pour les droits est souvent solitaire. Pourtant, comme en 1975, même aujourd’hui, la nécessité d’une bataille pour la dignité du travail reste vivante. Les formes changent, pas la substance. Et chaque 1er mai, après tout, est une invitation à raviver qui étincelle.
Lolli Lolli aujourd’hui, à l’occasion du cinquantième anniversaire de ce 1er mai, signifie mémoire non seulement d’un père et d’un artiste, mais aussi d’une époque qui savait toujours « imaginer ». Une époque dans laquelle le travail était la fatigue et la mort, mais aussi la colle sociale. Et la lutte avait un son, une voix, un poème. C’était la voix de Claudio Lolli.
Auteur: Claudio Lolli
Titre: J’ai également vu des Tsiganes heureux
Genre: Musique de l’auteur, folk progressif
Année: 1976 (EMI italien)
Marque éditoriale: 9/10.