Les grands personnalités charismatiques tout au long de l’histoire, ils ont exercé pouvoir et influence, parvenant à amener la population vers des objectifs que les masses reconnaissaient comme justes et vrais. Les cas les plus frappants du XXe siècle ont peut-être été la persécution des Juifs par le peuple allemand et la tentative de convaincre les Italiens de participer à la Seconde Guerre mondiale. Mais quels sont les mécanismes grâce auxquels un leader charismatique parvient à influencer un grand nombre de personnes ?
Qu’entend-on par « leader charismatique »
Souvent, les individus qui parviennent à établir une relation avec leurs disciples (ou adeptes) présentent une caractéristique particulière : charisme. Dans le langage courant, ce terme a certaines connotations, mais c’est un terme avec une signification très spécifique.
Les leaders charismatiques dont nous parlons il ne faut pas confondre les dirigeants civils et/ou politiques que l’on retrouve dans nos démocraties classiques : Hitler ou Mussolini, par exemple, étaient considérés comme des individus dotés de pouvoirs et qualités surhumaines, surnaturel même. Aussi De Gaulle ou Churchillpour donner d’autres exemples, étaient en fait des points forts pour leur peuple, mais aucun culte de la personnalité n’était généré à leur égard.
Les caractéristiques personnelles de ceux qui sont reconnus comme « charismatiques » sont perçues comme rares et peu accessibles aux « gens ordinaires » :
- Je suis personnages situationnelsc’est-à-dire qu’ils apparaissent au « bon » moment, par exemple lorsqu’une crise est en cours (crise économique en Allemagne dans les années 1920) ;
- ils proposent solutions innovantes ou radicales (bâtiment du Troisième Reich) ;
- ils construisent souvent un récit autour d’un bouc émissaire (Juifs, Sinti, homosexuels) ;
- Je suis « économie» : ils proposent la solution parfaite, clé de tous les problèmes, transportant les personnes opprimées ou en difficulté vers un nouveau monde ou un nouvel état de choses (« la solution finale »).
Le personnage charismatique se présente comme quelqu’un qui a un missionun plan divin à accomplir (par exemple réunifier l’Italie avec les terres non rachetées) : pour ceux qui l’entourent, cela devient un devoir de reconnaître cette mission et de la suivre, tout comme un véritable acte de foi.
Le pouvoir est une relation
Commençons par expliquer ce qu’est le pouvoir d’un point de vue sociologique. La définition que le sociologue Max Weber donne du pouvoir est « la capacité d’exercer sa volonté sur les autres». Ce sont donc les gens eux-mêmes qui acceptent volontairement de suivre une personne, en lui donnant du pouvoir : la conséquence de cette affirmation est que le pouvoir n’est pas quelque chose que l’on possède, mais découle de la relation avec quelqu’un d’autre.
Que devient l’individu dans la foule selon Le Bon
Deuxième Gustave Le Bonérudit et intellectuel français du siècle dernier, lorsque nous nous trouvons dans une foule, nous subissons un changement psychologique très important, en accomplissant des actions que nous ne ferions pas autrement.
Sentant tous aller dans la même direction, les individus mettent de côté leurs freins inhibiteurs et leurs capacités intellectuelles, augmentant plutôt leur impulsivité, leur agressivité et leur inconstance. En fait, la foule :
- assure laanonymat (et donc l’impunité) ;
- vous permet d’acquérir une idée de pouvoir invincible;
- hypnotise et suggère émotions de ceux qui participent par contagion. Selon Le Bon, se déclencherait une sorte d’épidémie psychique dans laquelle les sujets, influencés par la force numérique, se sentiraient obligés d’imiter les autres.
Une grande importance est accordée à mots et ai discours: Pour fonctionner au mieux, les dirigeants doivent se concentrer sur trois processus :
- L’déclaration: énoncer un concept simple et concis
- là répétition: la déclaration doit être répétée continuellement, pour entrer dans la mémoire, même inconsciemment (comme cela arrive avec les publicités)
- là cristallisation d’opinions, d’émotions, de croyances
S’il est vrai que le comportement de foule comporte une composante émotionnelle importante (peur, colère et colère), il convient de rappeler qu’au fil du temps, les sociologues et les psychologues ont démontré que le comportement de foule n’est pas complètement irrationnel, mais plutôt qu’il est beaucoup plus conscient et socialement organisé que ne le prétendait Le Bon.