« Pâques », entre la résurrection, le sexe et la poésie: les Pâques de Patti Smith
Après les deux premiers albums, des chevaux de 1975 et 1976 Radio Éthiopie, Patti Smith est littéralement en morceaux. Le 26 janvier 1977, le groupe Patti Smith joue à Tampa, en Floride. Le dernier album n’a pas recueilli le succès inattendu du premier et du public, pas exactement Punkettari, rhume le style anarchiste et libre du groupe de New York froidement. Peut-être que pour cela, les garçons nous donnent encore plus. Pendant la version de ne pas être étrange pour la fulmicotone, une danse épileptique apporte soudainement, demandant à Dieu de lui donner un message. Soudain, le chanteur, en prenant le microphone en main, se situe entre la foule et s’écrase sur le ciment à quatre mètres sous la scène. À l’hôpital, le diagnostic est une mandibola brisée et une fracture avec deux vertèbres cervicales. Le résultat, mois de convalescence et de réadaptation. Certains ont dit: Patti est terminée. Mais non. Patti se lève. Et la résurrection est appelée Pâques.
Jusqu’à la victoire
L’album, gravé en 1978, est la troisième naissance de la prêtresse rock, mais il semble le premier. Le son du disque est plus mature et plus élaboré, l’urgence punk des premières œuvres s’est relâchée, mais la voix du chanteur est très abrasive et évocatrice, imprégnée de poésie rythmée et symboliste et, il va sans dire, d’une spiritualité passionnante. À Pâques, il y a toujours son groupe original. Lenny Kaye à la guitare, Ivan Král à la basse. Mais quelque chose a changé. Le son est plus lisse, moins sale que le passé. Certains fans punk transforment le nez en: « Trop commercial! ». Pourtant, Pâques est un record brut dans sa spiritualité, violent dans sa délicatesse. C’est un message gravé de sang, pas de marketing.
Le choix du titre n’est pas accidentel: Pâques. Pâques. Le festival de résurrection. Patti nous joue, mais pas pour le blasphème. C’est une exploration de la foi, de la mort et de la Rinascia. Elle, grandi dans une famille chrétienne, a la Bible dans son sang. Mais il ne le prend pas à genoux: il le démonte, il le réécrit, l’interprète. Comme un voyant, comme un poète.
Les chansons
« Till Victory » est un hymne martial qui ouvre le disque avec une exhortation militante. Patti est un retrait qui arrive sur la foule, mais l’ennemi n’est pas seulement à l’extérieur: il est à l’intérieur. Apathie, conformisme. Et la musique devient le verbe de la rédemption, de la rébellion. « S’il vous plaît, Seigneur, ne me prends pas, jusqu’à la victoire » est la prière.
Le délio vaudou de « Space Monkey » suit, une vision mystique dans laquelle le « singe de l’espace » arrive sur la neuvième route de l’humanité libre de l’hypocrisie.
Le coup disco est né d’un coup de chance – ou du destin. Bruce Springsteen travaillait sur une seule pièce, mais il ne pouvait pas le terminer. Le producteur Jimmy Iovine, qui a travaillé avec les deux, l’a passé sous le banc. Patti l’a complété en une nuit, en attendant un appel téléphonique de Fred Smith, l’amour de sa vie. Le résultat? « Parce que la nuit ». Une chanson d’amour viscérale. Une prière érotique. C’est un grand succès commercial. La nuit de Pâques, dans le monde de Patti, n’est pas attendue du Messie: c’est la possession, l’abandon, la vibre qui vibre. Et ici aussi, Dieu se cache sous les draps. « 25e étage » est également dédié à Fred. Un rock punk imprégné de l’esprit du sous-sol en velours qui raconte la première rencontre avec son bien-aimé avec l’encre des poètes maudits, au 25e étage de l’hôtel Detroit où il était hébergé.
Ghost Dance est la chanson que Jim Morrison voulait écrire. Une autre chanson de la mort et de la résurrection. Une ballade chamanique et tribale qui s’inspire du rite des Amérindiens qui ouvre la transition vers le monde des morts pour invoquer et se souvenir du défunt. Les chers éteints, même ceux de l’art et de la littérature. Aussi Rimbaud.
Et au poète des vents est enfin le dernier appel. Frederick, Vitalie et Isabelle, mentionnés dans la chanson qui ferme l’album, sont les frères de Rimbaud. « Pâques » est une trêve sucrée et presque enfantine. Une promenade un dimanche de printemps. Mais même ici, la mort approche à grands pas, dans les références à la croix, à la résurrection. Patti chante comme s’il apportait une fleur sur le tombeau de sa propre vie.
Amen final
Tandis que les cloches à l’extérieur annoncent le retour du Sauveur, avec Pâques Patti nous propose une résurrection différente: celle de l’identité, du corps, de la pensée. Il n’est pas nécessaire de s’agenouiller. Il suffit d’augmenter le volume. Et laissez-vous investir par cette messe noire, cet évangile alternatif où le seul commandement est d’être vivant, vraiment vivant.
Joyeuses Pâques. Et bonne résurrection.
Auteur: Groupe Patti Smith
Titre: Pâques
Taper: Rocher
Année: 1978 (Arista)
Marque éditoriale: 8/10