Après les forts tremblements de terre de Champs Phlégréens survenu dans la soirée du lundi 20 mai, analysons la situation d'un point de vue scientifique.
Dans la zone, il y a eu deux secousses de magnitude 3,5 et 4,4 respectivement qui ont été distinctement ressenties dans différents quartiers de Naples et dans toute la région phlégréenne. L'essaim sismique se poursuit, avec notamment deux autres secousses de magnitude 3,9 et 3,1. Aucune victime ni blessé n'a été enregistré mais plusieurs glissements de terrain et un peu de peur au sein de la population. Mais que se passe-t-il d’un point de vue scientifique ?
Disons d'abord que 4.4 est l'ampleur le plus élevé jamais enregistré dans la région à l’ère instrumentale, c’est-à-dire depuis que nous enregistrons les tremblements de terre. D'un point de vue tectonique-structural, ce n'est pas une magnitude très forte en termes absolus, car les tremblements de terre liés au mouvement des failles sont considérés comme « forts » s'ils dépassent la magnitude 5.0 ou 6.0.
Dans ce cas, l'origine n'est pas purement tectonique mais il est volcanique, est liée au bradyséisme. Une magnitude de 4,4 pour ce type de séisme est donc très fort et aussi dans les archives le maximum enregistré est égal à 4.12 Dans le 1996. Donc 4,4 est un choc très important même si cela ne veut pas dire qu’il y a une éruption imminente.
Si vous lisez des nouvelles comme celle-ci, sachez que nous ne disposons pas de suffisamment d’informations scientifiques pour le dire. S'il est vrai que nous sommes actuellement dans une phase de crise bradysismique, dans l'histoire géologique, les Campi Flegrei ont été caractérisés par d'autres crises (la dernière en 1982-1984) avec de nombreux tremblements de terre mais parfois ceux-ci n'aboutissaient à rien, à une paix totale. Il y a donc des phases de tremblements de terre qui durent des années, puis le sol s'effondre.
Dans le 1538 à la place, il y a eu la dernière éruption, pas catastrophique mais… entité moyenne-petite. À ce jour, nous ne disposons donc pas d’informations permettant de dire ce qui va se passer. Ce que nous pouvons certainement dire, c'est que le territoire est surveillé avec des technologies et des compétences – peut-être les meilleures au monde – et que les données officielles doivent toujours être suivies. Donc la première chose à faire est de voir ce que ça dit l'INGV parce qu’ils sont la principale source d’information, ce sont eux qui enregistrent les tremblements de terre.
On se rend compte qu'il y a une certaine situation d'anxiété mais cela ne veut pas dire qu'il se passe quelque chose. Surtout dans ces moments-là, la rationalité et l’écoute des institutions sont nécessaires.