Mariotto, la seule note discordante de Danse avec les stars
À l’école, dans chaque classe, comme au travail, il y a toujours quelqu’un qui veut être gentil et qui ne le peut pas. À Danse avec les stars il y a Guillermo Mariotto. Membre du jury depuis la première édition du programme, il a progressivement perdu au fil des années son attrait de styliste excentrique et brillant, capable de toujours donner une interprétation vivante et décalée des performances mais surtout des concurrents, se transformant de saison en saison en l’oncle fatigué de toujours raconter les mêmes anecdotes au déjeuner avec ses proches. Monotone, parfois évanoui avec certains malheureux obligés de se prêter à des plaisanteries qui se terminent souvent par des doubles sens et des clins d’œil dignes de la comédie sexy italienne qui aujourd’hui, Dieu merci, n’est plus drôle, Mariotto est le seul rouage qui s’efforce désormais d’un machine parfaite, qui cette année fonce encore plus vite – grâce aussi, sinon surtout, au casting explosif que Milly Carlucci a réussi à constituer – laissant même derrière elle un géant des audiences comme Maria De Filippi.
Ce n’est pas un hasard si 19 ans se sont écoulés depuis la première édition et suivre l’air du temps à la télévision n’est évidemment pas son truc. Si Danse avec les stars a su se renouveler – tout en restant fidèle aux points essentiels du format – on ne peut pas en dire autant de l’un de ses protagonistes les plus historiques, dont aujourd’hui le programme pourrait (pour ne pas dire devrait) se passer. Bien sûr, même l’ensemble du mouvement qui tourne autour du jury est un peu redondant – avec Simone Di Pasquale et Sara Di Vaira essayant d’agir comme les plus bienveillantes de Carolyn Smith, l’incontournable présidente – mais même Rossella Erra, en comparaison, est plus fonctionnel à la dynamique de l’épisode. Bref, la choralité est bonne mais certaines voix du jury mériteraient peut-être d’être édulcorées si le son est si fade.
Toujours parfaitement dans son Fabio Canino – ponctuel et excellent orateur – sans infamie et sans éloge d’Ivan Zazzaroni, du moins jamais écoeurant et avec des éclairs sporadiques voire drôles. Tesoretto à Selvaggia Lucarelli, parfaite comme toujours dans le rôle de jurée sévère mais aussi commentatrice pleine d’esprit et véritable catalyseur du programme, qui sans elle perdrait beaucoup, il faut le dire. C’est comme ça à la télévision aujourd’hui. Malheureusement, un modèle qui n’est pas pris en exemple par son camarade de classe.