Les femmes portaient-elles vraiment leurs cheveux « à la guillotine » au XVIIIe siècle ?

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Pour parler de ce qu’on appelle « coupe guillotine »associé à jeunes aristocrates Français pendant et après Révolution française pour commémorer les victimes condamnées à mort pour guillotineil faut d’abord cadrer la période historique. Au milieu de Révolution françaiseen 1793, débute en France ce qu’on appelle le Régime de Terreur : le Comité de Salut Public, dirigé par le Jacobin Maximilien Robespierrea condamné à mort des milliers d’« ennemis de la Révolution », réels ou présumés, avec le décapitation par guillotine. L’objectif était de renverser définitivement la monarchie et l’aristocratie après, en janvier de la même année, le le roi Louis XVI.

Le Comité de salut public, créé pour protéger la France de ses ennemis, exécutait ainsi toute personne soupçonnée de soutenir la monarchie ou d’œuvrer contre la révolution. Cependant, dans 1794même avec des dizaines de des milliers de morts derrière, Robespierre et les autres dirigeants révolutionnaires étaient arrêté par l’Assemblée nationale et ont été condamné à mort sans procès public, interrompant le carnage.

C’est alors que commence une histoire dans laquelle les frontières entre réalité et légende s’estompent : certaines sources affirment que dans les années qui suivirent le règne de la Terreur, c’est-à-dire les dernières années du XVIIIe siècle, de nombreux jeunes aristocrates se rassemblèrent dans des danses clandestines pour célébrer la fin d’une vie vécue dans la peur et le retour à la normalité. Ces partis sont connus sous le nom de bals à la victime (en italien « danses des victimes »). D’un autre côté, nous avons aujourd’hui ces événements très peu de rapportsaucun d’entre eux de première main.

Selon les quelques témoignages de seconde main en notre possession, ces réunions auraient été à mi-chemin entre une fête et un hommage aux morts et auraient inclus une code vestimentaire: beaucoup de femmes auraient porté des dieux colliers, perles ou rubans rouges autour du cou pour symboliser le point où ils recevraient le coup de lame de la guillotine en cas de capture et de condamnation à mort. De plus, les hommes et les femmes se seraient coupés les cheveux cheveux courts au niveau du cou puisqu’elle était effectivement imposée aux condamnés avant leur exécution (pour s’assurer que la lame coupait la tête sans se coincer).

Cette coupe de cheveux était en fait déjà utilisé depuis avant la République et était connu sous le nom coiffure à la Titus: le nom est dû au fait qu’il a été inspiré par bustes d’empereurs romains. Il fut ensuite choisi par Femmes républicainescomme symbole de résistance, et finalement il arriverait aussi parmi les jeunes aristocrates qui, dans le cadre de leur deuil, transformeraient la coupure en coiffure à la victime. Finalement, d’une manière ou d’une autre, le style s’est glissé dans le mode de classe supérieure et même la femme de Napoléon, Joséphine de Beauharnaismontre cette coupe dans les portraits du peintre Pierre-Paul Prud’hon.

Portrait de Joséphine de Beauharnais Pierre-Paul Prud'hon Date- 1800 ; France

Les « danses des victimes » étaient sensationnaliste tout au long de l’histoire et de nombreux historiens ont du mal à discerner des récits précis. Au XIXe siècle, l’historien français Théophile Lavallée définissait ces réunions comme des événements « au cours desquels des gens dansaient en vêtements de deuil et auxquels n’étaient admis que les individus dont les proches étaient morts sur l’échafaud ». L’historien du XXe siècle Ronald Schechter a plutôt déclaré que les danses étaient « des entrées marginales à peine mentionnées par les contemporains (qui sont entrés) dans le canon historiographique comme un fait incontesté… Les récits des danses des victimes sont nés principalement du terrain littéraire du « romantisme ». de la guillotine » et du fantastique dans le deuxième quart du XIXe siècle ». En effet, sans sources primaires documentant les danses, il est difficile de distinguer complètement la réalité de la fiction. Cependant, d’après les peintures de l’époque, nous savons que la coupure était réelle, tout comme l’habitude de porter des rubans rouges autour du cou.

Sources :

La transcription

Ronald Schechter, « Le gothique thermidor : le bal des victimes, le fantastique et la production du savoir historique dans la France post-terroriste », Représentations, n° 1. 61, numéro spécial : Practices of Enlightenment (hiver 1998)

« Les cheveux des femmes coupés courts pour la guillotine. » Le Cornell Daily Sun 5 mai 1944

La conversation