A quelques jours de l’ouverture des bureaux de vote pour les élections européennes, un seul homme politique italien semble désormais presque certain d’obtenir l’un des 720 sièges du Parlement européen. Même si, formellement, il siégera parmi les sièges des députés français : il s’agit de Sandro Gozi, ancien sous-secrétaire du gouvernement Renzi et candidat outre-Alpes issu des rangs de la Renaissance, le parti du président Emmanuel Macron. En France, il n’y a pas de préférences, et pour être élu il est important d’avoir une place élevée sur la liste : Gozi (qui est entre autres tête de liste du groupe libéral européen Renew) est en sixième position, Renaissance étant créditée avec l’obtention de 15 sièges. Pour les autres Italiens, en revanche, les chances de franchir le pas vers Strasbourg et Bruxelles, et d’occuper l’un des 76 sièges réservés à notre pays, dépendront des voix recueillies au cours de ces semaines de campagne. Bien entendu, pour certains, le siège apparaît comme une formalité. Mais méfiez-vous des apparences. Voyons les favoris fête par fête.
Frères d’Italie
Comme le disent les sondages depuis un certain temps, le parti du Premier ministre Giorgia Meloni devrait sortir triomphant des urnes. Selon les dernières données, la FdI pourrait obtenir environ 23 députés. Il faudra alors comprendre comment ces sièges seront répartis entre les cinq circonscriptions électorales pour comprendre qui, parmi les candidats, a les meilleures chances d’entrer au Parlement européen. Parmi les candidats éligibles figurent les députés européens sortants Carlo Fidanza, Pietro Fiocchi et Vincenzo Sofo au Nord-Ouest, Sergio Berlato au Nord-Est, Nicola Procaccini au Centre, Denis Nesci au Sud et Giuseppe Milazzo aux Îles. Reste à savoir comment les électeurs de la FdI se comporteront à l’égard de l’ancien sous-secrétaire à la culture Vittorio Sgarbi, candidat du Sud.
Elections européennes : guide de vote
Ligue
Après les grosses vaches de 2019, où la Ligue avait remporté 29 sièges, une forte baisse de fréquentation à la Chambre européenne est attendue pour le parti de Matteo Salvini. Les derniers sondages indiquent 7 sièges pour la Ligue du Nord, qui devraient se dérouler majoritairement dans le Nord. L’une de ces places devrait revenir au visage phare lancé par la Ligue dans la campagne, celui du général Roberto Vannacci, qui pourrait être le plus élu de la Ligue du Nord (ou en tout cas sur le podium) dans toutes les circonscriptions. Dans ce scénario, ce sera alors à Vannacci de décider dans quelle circonscription être formellement élu (en retirant une place aux autres candidats). Un choix qui va certainement déclencher une grogne interne, déjà apparue ces dernières semaines.
Dans le Nord-Est surtout, les candidats craignent de perdre un des sièges au profit du général. Ici, les députés européens sortants Paolo Borchia et Rosanna Conte sont en pole position, suivis par deux autres députés sortants, Elena Lizzi et Alessandra Basso. La surprise pourrait cependant être Anna Cisint, la maire « anti-islam » de Monfalcone. Dans le Nord-Ouest, Silvia Sardone, autre eurodéputée sortante, est placée en pole position. Derrière lui, la lutte oppose d’autres parlementaires sortants : Isabella Tovaglieri, Alessandro Panza, Gianna Gancia, Angelo Ciocca et Oscar Lancini. Au Centre, la favorite Susanna Ceccardi doit composer avec le « sans euro » Claudio Borghi et la sortante Anna Maria Bonfrisco. Dans le Sud, en cas de victoire, les noms les plus connus sont ceux de Valentino Grant et d’Aldo Patriciello. Il en va de même aux Îles, où Annalisa Tardino devrait se démarquer des autres candidats (peut-être à l’exception de Vannacci), mais doit espérer remporter le siège.
Forza Italie
Parmi les rangs des Azzurri, qui espèrent obtenir au moins 7 sièges, les noms en pole position sont ceux de Letizia Moratti, Roberto Cota et Massimiliano Salini dans le Nord-Ouest, de Matteo Gazzini et de l’ancien maire de Vérone Flavio Tosi dans le Au nord-est, de Salvatore De Meo et Alessandra Mussolini (Centre) et Caterina Chinnici (Îles). Le tableau est plus incertain dans la circonscription du Sud, où l’on retrouve Mussolini aux côtés des autres députés sortants Fulvio Martusciello et Lucia Volo. Aux Îles, l’ancienne Caterina Chinnici est en pole position.
Qui gouvernera l’Europe après les élections : tous les scénarios
Parti démocrate
Par rapport aux prévisions du début de l’année, le Parti démocrate d’Elly Schlein semble en mesure d’obtenir un résultat non loin de celui du FdI : les derniers sondages indiquent 18 sièges au total. Parmi les noms phares, on trouve celui de Cecilia Strada dans le Nord-Ouest, une circonscription où l’on s’attend à une bataille serrée entre les députés européens sortants Brando Benifei, Irene Tinagli, Patrizia Toia et Eleonora Evi, et des personnalités politiques de premier plan comme Alessandro Zan, Giorgo Gori et Emmanuel Fiano. Au moins trois d’entre eux devraient rester en dehors du Parlement. Zan pourrait cependant faire son grand retour dans le Nord-Est, autre circonscription dans laquelle il est candidat : ici les grands noms attendus sont l’ancien gouverneur de l’Émilie-Romagne Stefano Bonaccini, Alessandra Moretti et Elisabetta Gualmini. Au Centre Nicola Zingaretti et Dario Nardella devraient y arriver sans trop de difficultés. Dans le Sud, la bataille au sommet devrait se dérouler entre Lucia Annunziata, Antonio Decaro et Pina Picierno, avec l’inconnu Sandro Ruotolo. Le sortant Pietro Bartolo est en pole aux Îles.
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Mouvement 5 étoiles
Les derniers sondages disponibles donnent 5 étoiles aux 13 sièges. Les listes présentées par Giuseppe Conte regorgent de nouveaux visages sur lesquels il est difficile de faire des prédictions. Les noms connus, qui occupent la première place dans la course au Parlement européen, sont ceux du directeur de « La Notizia » Gaetano Pedullà dans le Nord-Ouest (où Maria Angela Danzì est également candidate à la reconfirmation), du candidat sortant Sabrina Pignedoli au Nord-Est, de l’ancienne footballeuse et entraîneure Carolina Morace au Centre, de l’ancien président de l’INPS Pasquale Tridico et du sortant Mario Furore au Sud. Aux Îles, le champion antimafia Giuseppe Antoci devrait obtenir un. siège presque certain.
Les Verts et l’Alliance de gauche
Avec Avs, nous entrons dans le champ des partis qui luttent pour dépasser le seuil des 4 pour cent. L’alliance des écologistes et des forces de gauche devrait réussir à amener 4 députés en Europe. Il y a les têtes de liste alignées dans plusieurs circonscriptions qui devraient entrer dans ce groupe : l’élection des deux militants aux prises avec la justice, à savoir Ilaria Salis (Nord-Ouest et Îles) et Mimmo Lucano (toutes circonscriptions hors Centre), est donnée presque c’est sûr. Même l’ancien maire de Rome Ignazio Marino (Nord-Ouest et Centre) est considéré comme candidat, tandis que dans les Îles, l’ancien maire de Palerme Leoluca Orlando espère que le siège sera occupé par Avs (et que Lucano ou Salis, dans ce cas, n’optera pas pour la circonscription insulaire). Les autres noms en lice sont ceux des sortants Massimiliano Smeriglio (Nord-Ouest et Centre) et Rosa D’Amato (Sud).
États-Unis d’Europe
Même la liste unitaire d’Italia viva, +Europa, Parti Socialiste, Radicaux, L’Italia est là et Libdem devrait franchir la barrière et obtenir 4 sièges, toujours selon les derniers sondages disponibles. Au-delà des dirigeants Matteo Renzi et Emma Bonino (sur lesquels le doute demeure s’ils choisiront ou non d’aller en Europe), les principaux noms sont Gianfranco Librandi, Raffaella Paita et Alessandro Cecchi Paone dans le Nord-Ouest, de l’ancien député européen écossais Graham Robert Watson au Nord-Est, Gian Domenico Caiazza au Centre, l’ancienne ministre Teresa Bellanova au Sud et l’ancien recteur de l’Université de Palerme Fabrizio Micari aux Îles.
Action
Selon les derniers sondages disponibles, qui remontent au 24 mai, le parti de Carlo Calenda se trouverait en dessous, mais pas de beaucoup, du seuil. Mais comme on le sait, les campagnes électorales se déroulent normalement la semaine dernière et il existe de nombreuses inconnues. C’est pourquoi Azione pourrait finalement réfuter les prédictions et obtenir ses sièges. Dans ce cas, les noms donnés en pole sont ceux d’Elena Bonetti (candidat dans toute l’Italie), l’ancien maire de Parme Federico Pizzarotti (Nord-Est), l’ancien conseiller à la santé du Latium Alessio D’Amato (Centre), le ‘ras’ de le vote Giuseppe Ferrandino et Mario Pittella dans le Sud.
Les (presque) certains élus du reste de l’Europe
Comme nous l’avons dit au début, dans plusieurs pays de l’UE, bien que restant dans la représentation proportionnelle, il n’y a pas de préférence pour les candidats individuels. On parle dans ce cas de « listes bloquées » : si la liste obtient 5 sièges par exemple, les cinq premiers candidats seront élus. C’est le sort qui sera très probablement réservé à l’Italien Gozi en France. Comme lui, d’autres grands noms de la politique européenne seront presque assurés de faire partie du prochain Parlement européen.
En France, on retrouve le nouveau leader de la droite, Jordan Bardella, et l’ancien directeur de Frontex Fabrice Leggeri, tous deux du Rassemblement national de Marine Le Pen. Leggeri, qui à la tête de l’agence européenne des frontières avait été accusé par des ONG d’avoir fermé les yeux sur les rejets en mer des bateaux de migrants, devrait rencontrer à nouveau à Bruxelles la championne des droits de l’homme Carola Rackete : l’ancienne capitaine du Sea Watch devrait être élu sur la liste de la gauche allemande.
De retour en France, comment ne pas évoquer Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen (mais son adversaire en politique) et petite amie de Sofo, l’eurodéputé FdI sortant candidat à la reconfirmation : les deux pourraient non seulement se retrouver à travailler au Parlement, mais pourraient siègent côte à côte à la Chambre, puisqu’ils font partie du même groupe européen, celui des Conservateurs. Parmi les curiosités, il y a aussi plusieurs hommes politiques d’origine italienne parmi les députés donnés avec certitude : parmi eux, l’ancien premier ministre socialiste belge Elio Di Rupo et l’ancien député européen de gauche allemand Fabio De Masi.