Le procès s’est ouvert aujourd’hui (30 septembre) à Paris dans lequel sont accusés Marine Le Pen et 24 autres membres du Rassemblement National, tous accusés d’avoir mis en place un système pour rémunérer les hommes politiques et les employés du parti de droite transalpin à travers l’utilisation illégale des fonds de l’Union européenne. Un processus qui pourrait mettre en péril la candidature de Le Pen à la présidence de la République.
Le cas
L’enjeu remonte à l’époque où la leader du RN occupait le rôle de député européen, soit de 2004 à 2017. Outre elle, d’autres députés européens de l’époque sont également impliqués comme Louis Aliot, aujourd’hui vice-président du RN, le l’ancien numéro deux du parti Bruno Gollnisch et le député et porte-parole Julien Odoul. Leurs 12 assistants parlementaires de l’époque et quatre autres employés du parti seront également jugés dans ce procès.
L’affaire a éclaté en 2015 lorsque le président du Parlement européen de l’époque, Martin Schulz, a fait état d’incohérences concernant un grand nombre de contrats d’assistants parlementaires. Les prévenus sont accusés d’avoir utilisé l’argent destiné au travail au Parlement européen pour rémunérer le personnel qui travaillait pour leur parti, qui s’appelait à l’époque le Front national. Selon l’accusation, certaines personnes signalées comme « assistants », et qui recevaient donc un salaire avec de l’argent public européen, n’auraient jamais mis les pieds au Parlement et n’auraient travaillé que pour leur parti.
Mais la question ne concerne pas uniquement les assistants parlementaires. Thierry Légier, garde du corps historique de Jean-Marie Le Pen, père de Marine et fondateur du parti, la directrice de cabinet de Le Pen Catherine Griset ou encore le graphiste du parti devront également se défendre des accusations.
« Marine, me serait-il possible de venir demain à Strasbourg pour voir comment se déroule une session (au Parlement) et rencontrer Mylène Troszcynski, à qui je rends compte ? ». C’est ce que l’on lit dans un message envoyé par Julien Odoul à Marine Le Pen en 2015, quatre mois après avoir été embauché comme assistant parlementaire de l’eurodéputé Troszcynski, qui laisse entendre que malgré son embauche, il n’assurait pas du tout le rôle pour lequel il était destiné. payé.
Des élections en danger
Les prévenus, jugés pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent une peine maximale de dix ans de prison et un million d’euros d’amende, ainsi qu’une période d’interdiction de se présenter pendant dix ans, ce qui pourrait entraver Les ambitions présidentielles de Le Pen pour 2027.
Au journal Le Parisien, l’homme politique français a déclaré qu’elle « n’a rien à se reprocher » précisant que « les assistants parlementaires ne sont pas des employés du Parlement européen et ont évidemment, par vocation, l’ambition de faire de la politique ». Le Parlement européen, partie civile, a estimé son préjudice financier à trois millions d’euros. Il ne demandera que deux millions, un million a déjà été remboursé.
« Marine Le Pen a choisi d’être très présente dans cette démarche. Certains disent qu’elle va se cacher, mais ce n’est pas le style de la maison » a assuré le député RN Sébastien Chenu, promettant que l’ancien président présenterait « une série d’éléments nouveaux ». » pour prouver son innocence.