Comment le rapport à la mort évolue-t-il dans les différentes cultures ? Du deuil funéraire à la « positivité de la mort »

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

la mort en soi, ce n’est pas seulement un fait biologique, mais un fait réel phénomène plein de significations culturelles, religieuses et philosophiques qui influencent profondément la façon dont les gens, les sociétés et différentes cultures ils font face à la vie et à sa fin. Chaque culture interprète la mort différemment, avec rituels, pratiques funéraires Et croyances sur l’au-delà qui reflètent les valeurs d’une communauté. Pour certains, cela est perçu comme un passage naturel vers une autre vie, ailleurs, alors que pour d’autres cela représente une rupture définitive, souvent un tabou ne pas en parler.

Les rites et pratiques liés à la mort en disent long sur la relation entre le corps et l’esprit, la mémoire collective et l’identité sociale d’une certaine culture. Qu’elles soient funéraires ou incinérées, ces cérémonies expriment la désir de maintenir un lien avec le défunt ou d’assurer son voyage vers l’au-delà. Même physiquement absents, les morts restent présents dans la vie des vivants à travers la mémoire, les monuments ou les récits qui lient la mort à la renaissance ou au cycle de la vie.

Comment la mort est perçue dans diverses cultures

En anthropologie, le la mort est souvent considéré comme un construction culturelle, façonnée par des facteurs religieux, historiques et sociaux. Ces « constructions » définissent la manière dont les sociétés comprennent et gèrent la mortalité. Réfléchir sur les différentes visions de la mort dans le monde permet, dans un certain sens, non seulement de respecter les traditions des autres, mais aussi d’interroger notre relation avec la vie et sa fin.

Nous vous présentons donc ici quelques-unes des manières les plus différentes et variées de vivre la mort, en comparant différentes cultures à travers le monde :

  • Dans le Culture africaine des Dogon (au Mali) la mort est perçue comme une transition cosmique. Les esprits des défunts non seulement continuent d’exister, mais participent activement à la vie quotidienne des vivants. Ce point de vue se reflète dans les rituels qui célèbrent les morts à travers la danse et le chant, créant un contexte dans lequel la mort est célébrée comme une partie vitale du cycle de la vie, plutôt que comme un événement à craindre.
  • Même dans le tradition tibétaine la mort est considérée comme une transition naturelle vers une nouvelle existence plutôt que comme une fin définitive. En effet, cela est considéré comme une opportunité de libération spirituelle. Les Tibétains pratiquent en fait la méditation sur la mort et l’impermanence pour faire face à leur propre mortalité.
  • Nous trouvons également des similitudes dans la culture deÎle de Pâques. Les Rapa Nui, habitants de l’île, considérant la mort comme une continuation naturelle de la vie, sculptèrent les Moai, statues érigées en l’honneur des défunts, qui servaient de points de contact entre le monde des vivants et celui des ancêtres.
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  • Dans certaines cultures, comme celles de certains groupes ethniques Indonésie et dans Philippinesil est plutôt courant de conserver les corps des défunts à la maison pendant un certain temps après le décès. Cela permet aux membres de la famille de vivre leur deuil de manière intime, en gardant vivante la présence du défunt et en facilitant les rituels de commémoration et de célébration de la vie.
  • Enfin, dans Christianismela mort est souvent considérée comme un passage vers l’éternité, avec l’espoir d’une résurrection et d’une vie après la mort. Les célébrations funéraires chrétiennes mettent l’accent sur la vie du défunt et la promesse de futures retrouvailles au Ciel. Les rituels de deuil, tels que les funérailles et les messes commémoratives, servent à réconforter les vivants et à garder vivant le souvenir du défunt, soulignant l’importance de la communauté dans le processus de deuil.
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Comment vivons-nous le deuil aujourd’hui : la mort dans la modernité laïque

Dans la société contemporaine, le rapport à la mort est souvent influencé par une laïcité croissantenotamment en Occident, ce qui éloigne les pratiques de deuil des traditions religieuses autrefois centrales. Avec la modernisation et la mondialisation, de plus en plus de gens adoptent des visions laïques, dans lesquelles la mort est abordée avec un regard plus large. approche rationnelle plutôt que spirituelle. Cette évolution a conduit à un éloignement progressif des rites religieux collectifs pour leur remplacement par des pratiques plus intimes et personnalisées, souvent confinées à la sphère privée.

LE’ère numériqueCependant, il a ouvert de nouveaux espaces pour le deuil public grâce aux médias sociauxoù les souvenirs et les hommages aux défunts sont partagés, rendant le processus de traitement de la perte plus visible et collectif. Malgré une sécularisation croissante, un besoin renouvelé de trouver un sens et un lien émerge également, poussant de nombreuses personnes vers des formes alternatives de commémoration.

Un exemple de ces nouveaux espaces de deuil sont les mouvements appelés « positivité de la mort« qui tentent de réduire le tabou lié à la mortalité, en promouvant une vision plus sereine et consciente de la fin de la vie. À travers l’art, l’écriture et les initiatives communautaires, les gens tentent de renouer avec leurs expériences de perte, créant ainsi de nouveaux espaces de réflexion et de souvenir, indépendants des récits religieux traditionnels.

Sources

Heidegger M. (1929) « L’être et le temps »

Testoni I. (2023) « Le grand livre de la mort. Mythes et rites de la préhistoire aux cyborgs »

Louis-Vincent T. (1976) « Anthropologie de la mort »