On les entend souvent dans les médias Haut-Karabagh et le guerre Entre Arménie Et Azerbaïdjan. Mais de quelle région du monde parle-t-on ? Et pourquoi ces deux pays se battent-ils ? La région du Haut-Karabakh, appelée en arménien Artsakh et en langue azérie comme Dağlıq Qarabağ (au sens de « jardin noir montagneux »), appartient géographiquement au plateau arménien et fait partie du Caucase du Sud. Le territoire est au centre d'une guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan : ce dernier veut prendre possession de la région, l'annexer à l'État, et parvient actuellement à son objectif. En septembre 2023, après une intervention militaire azerbaïdjanaise, plus de 100 000 personnes d'origine arménienne ont été contraints de s'installer en Arménie.
Pourquoi il y a la guerre au Haut-Karabakh : les origines du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
La région de Karabakh elle a toujours été au centre de la domination et des conquêtes et a été proclamée partie de l'empire russe en 1813; après la Révolution russe de 1917, elle devint partie intégrante d'une fédération, appelée Fédération transcaucasienneet revendiqué à la fois par l'Arménie, puisque 98% de la population était composée d'Arméniens, et par l'Azerbaïdjan, auquel il fut ensuite attribué par Staline en 1921.

Suite à l'effondrement et à la dissolution duUnion soviétique, dans les années 1990, le conflit territorial du Haut-Karabakh est revenu sur le devant de la scène : la majorité arménienne, avec le soutien logistique de l'État arménien voisin, a commencé à revendiquer leindépendance de l'Azerbaïdjan et réunification avec l'Arménie.
L'absence d'accord et la tension croissante entre les deux parties ont conduit à l'éclatement du conflit. Première guerre du Haut-KarabakhQue de 1992 à 1994 causé plus de 30 000 victimes. A la fin de la guerre, avec le cessez-le-feu, la majorité arménienne de la région proclame la naissance de République d'Artsakhqui n'a cependant jamais été formellement reconnue par la communauté internationale et par l'Azerbaïdjan : ce dernier pays revendique en effet le Haut-Karabakh comme faisant partie de son territoire.

La situation aujourd'hui : les derniers événements
Dans le septembre 2020 les hostilités ont repris, avec une attaque de l'Azerbaïdjan sur la région. Après quelques jours d'affrontements, le pays occupe la partie sud de la région du Haut-Karabakh, sous contrôle arménien. Après différents appels de l'ONU et avec la médiation du Russieen novembre 2020, une trêve a été proclamée entre les deux États, avec la création d'un zone de paix à la frontière, présidé par la Russie comme garant.
Le 19 septembre 2023Cependant, l'Azerbaïdjan a de nouveau attaqué militairement la région à majorité arménienne et, après la victoire, a gagné capitulation de la République d'Artsakh, provoquant le'exode de milliers d'Arméniens (plus de 100 000 personnes) sur le pont Hakari. L'armée azerbaïdjanaise avait en effet bloqué le soi-disant couloir Latchinele long de la frontière avec l'Arménie, par laquelle la population recevait la plupart de ses produits de première nécessité.
Cet exode des Arméniens du Haut-Karabakh vers l'Arménie a été défini par de nombreux observateurs internationaux et par l'Union européenne comme un nettoyage ethnique dans la région par l'Azerbaïdjan : avec un résolution du 5 octobre 2023 le Parlement européen a ainsi demandé de sanctionner les responsables du gouvernement azerbaïdjanais qui ont mis en œuvre l'offensive, provoquant l'exode de milliers de personnes. Mais le principal résultat de l’offensive de l’Azerbaïdjan a été la dissolution de la République d'Artsakh à compter du 1er janvier 2024.

Scénarios futurs possibles
Suite à la victoire de l'Azerbaïdjan en septembre 2023, la dissolution des organes directeurs de la République d'Artsakh a été déclarée et une phase de repeuplement ou, tel que défini par le gouvernement azerbaïdjanais, « retour » au Haut-Karabakh des citoyens azerbaïdjanais qui avaient quitté la région ou en avaient été expulsés au début des années 1990. En ce sens, le gouvernement azerbaïdjanais met également en œuvre des politiques visant à faire don d'appartements abandonnés aux citoyens souhaitant s'installer sur le territoire.
Sur le front arménien, il y a eu quelques propositions concernant futur: certains anciens députés de la République d'Artsakh ont appelé à la création d'une sorte de gouvernement provisoire en exil, une option qui paraît peu probable et même risquée pour une résolution pacifique du conflit ; d'autres représentants politiques tentent de suivre la voie de négociations avec Bakou.
D'un autre côté, un accord de paix pourrait être bénéfique pour les deux parties : d'un côté, l'Arménie voudrait conserver son propre intégrité territorialepermettant la réouverture des frontières et des lignes ferroviaires et des zones stratégiquement importantes pour le trafic commercial. L’Azerbaïdjan, quant à lui, aspire à étendre son influence dans le Caucase du Sud en se rapprochant également de son voisin. Géorgieconsidérant le territoire du Haut-Karabakh désormais acquis.
La communauté internationale n'est pas intervenue de manière décisive dans cette affaire et elle ne l'a pas fait Fédération Russe, garant de la paix entre les deux parties. En effet, la Russie est actuellement engagée dans la guerre contre l’Ukraine et est liée à l’Azerbaïdjan par des intérêts commerciaux et économiques. L’avenir de la région apparaît donc encore incertain.