La neutralité climatique, objectif phare de la Commission européenne d’Ursula von der Leyen, est un objectif indispensable pour la planète et l’avenir de la population mondiale, soutenu par la grande majorité des scientifiques. Mais pour y parvenir d’ici 2050, comme le prévoit l’objectif fixé par Bruxelles, d’énormes ressources financières sont nécessaires. Combien exactement ? Une estimation provient d’un rapport de l’Institut Rousseau, un groupe de réflexion français : l’ensemble de l’UE aura besoin d’environ 40 000 milliards d’euros d’ici le milieu du siècle pour décarboner l’économie européenne, une somme égale à 10 % du PIB total du bloc. . Cela représenterait environ 1 520 milliards chaque année.
Parmi ceux-ci, suggèrent les chercheurs, environ 1 160 milliards par an (plus ou moins les trois quarts) pourraient être récupérés en réaffectant les ressources actuellement allouées à des secteurs et des technologies qui contrastent avec les objectifs ambitieux du Green deal, tandis que les 360 milliards restants devraient arrivent chaque année d’investissements supplémentaires. À leur tour, ces 360 milliards supplémentaires devraient être répartis entre dépenses publiques et investissements privés, dans la proportion respectivement de 250 et 110 milliards.
La plaque tournante des transports
L’Institut Rousseau estime qu’environ 45 % de l’investissement annuel total requis devrait être catalysé par le secteur des transports, tandis que 28 % seront alloués au secteur de la construction. Le secteur de l’énergie utiliserait 12 % des investissements et l’agriculture 10 %.
Et ce n’est qu’une faible estimation des investissements nécessaires si nous commencions dès aujourd’hui à nous concentrer sur la transition verte. Il va sans dire que plus les États membres tarderont à s’attaquer à cette question, plus il faudra mobiliser de ressources.
Les chercheurs ont pris en compte à la fois les dépenses qui devraient être engagées au niveau national et celles de l’Union à 27. À l’heure actuelle, et en supposant que les tendances macroéconomiques actuelles se poursuivent, il semble que seule la Grèce sera en mesure d’atteindre les objectifs fixés. par Bruxelles pour une décarbonation partielle d’ici la fin de la décennie.
C’est l’Italie ?
Pour l’Italie, nous parlons de chiffres qui tournent autour de 40 milliards par an, soit un peu plus de 2% du PIB national : parmi ceux-ci, plus de la moitié devraient provenir du secteur privé, notamment dans le secteur des transports. Des ressources qui seront difficiles à sortir du chapeau, et qui correspondent à peu près à deux manœuvres financières à lancer tous les 12 mois, rien que pour la transition.
Mais des objectifs de dépenses aussi ambitieux se heurtent inévitablement aux contraintes budgétaires imposées par l’UE elle-même à travers le Pacte de stabilité, qui devrait donc être assoupli ou fondamentalement repensé. C’est pourquoi une proposition du think tank français, déjà avancée par diverses chancelleries (dont Rome), est de séparer les investissements verts du champ d’application des règles budgétaires européennes.
Selon l’étude, ces coûts seraient toutefois compensés par d’importants avantages économiques et sociaux, avec des avantages évidents pour le climat et la biodiversité, ainsi que pour l’emploi et la compétitivité de l’économie européenne sur le marché mondial : « C’est un investissement cela se paye à lui seul », a souligné Pierre Jacques, l’un des auteurs du rapport. « De plus, nous sommes dans une course écologique avec les Etats-Unis et la Chine. L’Europe risque d’être distancée dans cette course. »