« Les femmes et les enfants sont les principales victimes à Gaza » : les propos qui divisent l’Europe face à Israël

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Des divisions subsistent au sein des pays de l’Union européenne sur la guerre dans la bande de Gaza et les relations avec Israël. Cette fois, le débat est alimenté par les propos de Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne. « Il n’y a plus de mots pour définir ce qui se passe à Gaza, je n’en ai plus. 70% des morts à Gaza sont des femmes ou des enfants, l’âge le plus courant des victimes sont des enfants de moins de 9 ans », a déclaré le diplomate. L’Espagnol arrive au sommet des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.

Borrell, qui va bientôt quitter son poste pour laisser la place, selon toute vraisemblance, à l’Estonien Kaja Kallas, ne mâche plus ses mots et voudrait laisser au moins un signe concret de son travail sur la situation difficile au Moyen-Orient. Le diplomate espagnol ne trouve cependant pas le soutien de ses homologues européens. Alors que l’Espagne et l’Irlande ont déjà adopté depuis plusieurs mois des positions assez claires à l’égard de Tel-Aviv, avec par exemple la reconnaissance de la Palestine comme Etat, d’autres pays de l’UE, notamment l’Allemagne et la Hollande, mais aussi l’Italie, n’entendent pas s’exposer en remerciements. à la réponse militaire très dure souhaitée par Benjamin Netanyahu, qui s’étend désormais également au Liban.

La proposition d’interrompre le dialogue politique entre l’UE et Israël

Il aimerait laisser une trace concrète avant d’abandonner le rôle de haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell. Depuis des mois, le diplomate espagnol s’exprime avec moins d’hésitation, essayant de faire pression pour des résolutions ou du moins des déclarations qui donnent un signal à Israël. Il souhaiterait une « réprimande » convaincue et unie de la part des États de l’UE concernant les atrocités commises quotidiennement dans la bande de Gaza. Le dernier acte de cette série de tentatives a lieu le 18 novembre, lors du Conseil des Affaires étrangères prévu à Bruxelles. « Je présenterai à mes collègues une proposition sur le dialogue politique avec Israël dans le cadre du Conseil d’association et une sur le non-échange de produits provenant des territoires occupés », a annoncé Borrell à son arrivée dans la capitale européenne.

Les méthodes de guerre d’Israël sont « conformes aux caractéristiques d’un génocide », selon l’ONU

Les méthodes de guerre d’Israël sont « conformes aux caractéristiques d’un génocide », selon l’ONU


Les méthodes de guerre d’Israël sont « conformes aux caractéristiques d’un génocide », selon l’ONU

https://www.today.it/mondo/israele-metodi-coerenti-genocidio-onu.html
© Aujourd’hui

En substance, la Haute Représentante demande la suspension du dialogue politique avec Israël en raison de la violation des droits de l’homme dans la guerre menée à Gaza après les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023. La mesure n’aurait qu’un impact symbolique, car en Concrètement, Tel-Aviv ne subirait aucun dommage. Un message politique pour tenter d’endiguer un pays dont la conduite militaire est de plus en plus décrite avec des mots tels que « génocide » et « crimes de guerre » sur plusieurs fronts (Nations Unies comme ONG expertes en droits de l’homme). Les ministres des Affaires étrangères discuteront également du soutien de l’UE à l’UNRWA, l’agence des Nations Unies qui protège les réfugiés palestiniens, après qu’Israël a adopté une loi interdisant ses activités sur son territoire.

Les Pays-Bas insistent sur le dialogue avec Israël

L’unanimité parmi les États membres est nécessaire pour approuver la proposition de Borrell. Une circonstance lointaine. Sa position est soutenue par des pays comme l’Espagne et l’Irlande, mais ne trouve pas de soutien dans les autres capitales européennes. « Avec Israël, nous devons garder les portes ouvertes, le haut représentant Josep Borrell fait pression depuis des mois pour qu’il y ait une réunion du Conseil d’association, tout le monde faisait pression, et maintenant il a fait un virage à 180 degrés, je ne comprends pas », a déclaré Caspar Veldkamp, ​​ministre néerlandais des Affaires étrangères présent au sommet de Bruxelles. « Maintenant, nous devons discuter entre Etats membres, nous avons beaucoup à dire à Israël, y compris sur la situation humanitaire catastrophique », a précisé le représentant des Pays-Bas.

Veldkamp a rappelé qu’il y aurait bientôt un nouveau ministre israélien des Affaires étrangères. Une nouveauté qui, selon lui, pourrait être l’occasion de relancer le dialogue. C’est aux Pays-Bas que des agressions ont eu lieu contre des supporters de l’équipe de football du Maccabi Tel Aviv, présents à Amsterdam pour le match contre l’Ajax. Un épisode accusé d’antisémitisme et de « chasse aux juifs », mais qu’une partie des habitants de la ville et de l’opinion publique internationale fait remonter à une réponse aux provocations et aux slogans anti-arabes et anti-palestiniens lancés par des supporters israéliens lors de la Voyage hollandais.

Restrictions pour le Hamas et les « colons violents »

Même l’Allemagne, confrontée à une grave crise politique interne, n’a pas l’intention de soutenir Borrell. Si le blocage du dialogue avec Israël ne fait pas l’unanimité, d’autres propositions relatives au Moyen-Orient sont examinées par les participants au sommet de Bruxelles. Des « travaux sont en cours au niveau européen » sur de nouvelles sanctions contre ceux qui déstabilisent la situation au Moyen-Orient, a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. Les cibles des nouvelles mesures restrictives pourraient être les membres du Hamas, mais aussi les « colons violents » dans les territoires israéliens occupés, a précisé le délégué transalpin.

Pendant ce temps, à Beyrouth, le 18 novembre, les écoles ont été fermées à la suite de lourdes frappes aériennes israéliennes qui ont ciblé la capitale libanaise, tuant le chef des médias du Hezbollah, Mohammad Afif. L’arrivée de l’envoyé américain Amos Hochstein est attendue au Liban pour servir de médiateur dans les négociations sur un cessez-le-feu entre le groupe terroriste Hezbollah et Israël, selon la chaîne libanaise Voice of Lebanon, citant le parlementaire libanais Kassem Hashem. Les États-Unis ont présenté une nouvelle proposition de trêve dans l’espoir de mettre fin à plus d’un an de combats entre le Hezbollah et les troupes israéliennes liés à la guerre dans la bande de Gaza.