Comme promis, la Chine a fait appel à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en réponse à la décision de l’Union européenne d’imposer à partir du 5 juillet des droits de douane sur les voitures électriques importées de République populaire, accusée par Bruxelles de favoriser injustement les producteurs nationaux avec des subventions de l’État. « La Chine s’est tournée vers le mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce », a déclaré le ministère chinois du Commerce, appelant l’UE « à corriger immédiatement ses mauvaises pratiques ».
L’appel de Pékin à l’OMC alimente les tensions entre la Chine et l’Union européenne, nées après l’introduction par Bruxelles de droits de douane supplémentaires temporaires pouvant aller jusqu’à 38% sur les importations de voitures électriques chinoises sur le Vieux Continent. Avant la mesure fortement soutenue par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et combattue par des pays comme l’Allemagne et la Hongrie, les véhicules de dernière génération fabriqués en Chine étaient taxés à 10 %.
Comme déjà expliqué dans cet article, Bruxelles a jusqu’en novembre pour pérenniser ces augmentations, ce qui ouvre une fenêtre de dialogue avec Pékin. En espérant que cela ne sera pas clos après le recours à l’OMC. Cette crainte a été exprimée par Wang Yiwei, directeur du Centre d’études européennes de l’Université Renmin de Chine, selon lequel la décision du ministère chinois du Commerce est le signe que les négociations entre les deux parties ne se déroulent pas de la meilleure façon et , ne suffirait donc pas à résoudre la question des subventions aux véhicules électriques.
Les droits sur les voitures électriques chinoises contournés grâce à Türkiye
En annonçant avoir saisi l’Organisation mondiale du commerce, le ministère chinois n’a pas épargné les critiques de Bruxelles. « La décision préjudicielle de l’UE n’a aucune base factuelle et juridique, viole gravement les règles de l’OMC et compromet la coopération mondiale dans la lutte contre le changement climatique », a déclaré le porte-parole du ministère. Bruxelles se trouve à la croisée des chemins : le choix d’appliquer des taxes sur l’importation de voitures électriques chinoises s’explique par la nécessité, d’une part, de défendre l’importante industrie automobile européenne et, d’autre part, de poursuivre la politique envisagée depuis le pacte vert. Le tout en préservant une relation économique et politique avec le géant asiatique.